Cancer du testicule - Santé et Maladie

Cancer du testicule

Cancer du testicule : Guide complet

Représentation médicale masculine

Le cancer du testicule est une pathologie relativement rare mais qui représente le cancer le plus fréquent chez l'homme jeune (15-35 ans). Bien que son pronostic soit généralement bon grâce aux progrès thérapeutiques, sa prise en charge précoce reste essentielle. Cet article fait le tour complet de la maladie, de ses symptômes aux traitements disponibles.

Définition et épidémiologie

Le cancer du testicule se développe à partir des cellules germinales (95% des cas) ou du stroma gonadique (5% des cas) du testicule. On distingue principalement deux types histologiques : les séminomes (30-40% des cas) et les non-séminomes (60-70% des cas).

Chiffres clés : Le cancer du testicule représente 1-2% des cancers masculins mais 25% des cancers entre 15 et 35 ans. Son incidence est en augmentation depuis plusieurs décennies, avec environ 2 300 nouveaux cas par an en France.

Facteurs de risque

  • Cryptorchidie (testicule non descendu) : risque multiplié par 3 à 5
  • Antécédents familiaux de cancer du testicule
  • Atrophie testiculaire ou infertilité
  • Syndrome de Klinefelter (anomalie chromosomique)
  • Origine caucasienne (plus fréquent chez les hommes blancs)

Symptômes et diagnostic

Examen médical

Signes cliniques

Le cancer du testicule se manifeste le plus souvent par :

  • Une masse testiculaire indolore dans 90% des cas
  • Une augmentation de volume du testicule
  • Une sensation de pesanteur scrotale
  • Plus rarement : douleur aiguë (10% des cas), gynécomastie (augmentation du volume mammaire)

Attention : Toute masse testiculaire doit être considérée comme cancéreuse jusqu'à preuve du contraire. Une consultation médicale urgente s'impose.

Examens diagnostiques

Le diagnostic repose sur plusieurs étapes :

  • Examen clinique : palpation des testicules, des aires ganglionnaires et recherche de gynécomastie
  • Échographie scrotale : examen clé permettant de localiser la masse et d'évaluer ses caractéristiques
  • Dosage des marqueurs tumoraux : AFP (alpha-fœtoprotéine), β-hCG (bêta-hormone chorionique gonadotrope) et LDH (lactate déshydrogénase)
  • Orchiectomie inguinale : ablation du testicule par voie inguinale (méthode diagnostique et thérapeutique)
  • Examens d'extension : scanner thoraco-abdomino-pelvien pour évaluer l'extension de la maladie

Classification et stadification

La classification TNM (Tumeur, Node, Metastasis) est utilisée pour évaluer l'extension de la maladie :

Classification TNM simplifiée

  • T (Tumeur) : T1 (limitée au testicule), T2 (extension à l'épididyme ou à l'albuginée), T3 (envahissement du cordon spermatique), T4 (envahissement scrotal)
  • N (Node) : N0 (pas d'atteinte ganglionnaire), N1-N3 (atteinte ganglionnaire de taille croissante)
  • M (Metastasis) : M0 (pas de métastases), M1 (métastases à distance)

Groupes pronostiques (classification IGCCCG)

Pour les formes métastatiques, on distingue :

  • Bon pronostic : 90% de guérison
  • Pronostic intermédiaire : 75-80% de guérison
  • Mauvais pronostic : 50% de guérison

Traitements

Traitement médical

Orchiectomie inguinale

Premier traitement quel que soit le stade, consistant en l'ablation du testicule atteint par voie inguinale. Une prothèse testiculaire peut être proposée.

Traitements adjuvants selon le stade

  • Surveillance : pour les stades précoces à faible risque
  • Radiothérapie : principalement pour les séminomes
  • Chimiothérapie : protocoles à base de cisplatine (BEP, EP, VIP)
  • Curage ganglionnaire rétropéritonéal : pour certaines formes de non-séminomes

Traitement des formes avancées

Pour les formes métastatiques, le traitement repose sur une chimiothérapie intensive, parfois associée à la chirurgie des masses résiduelles.

Progrès thérapeutiques : Les taux de guérison dépassent 95% pour les stades localisés et 80% pour les formes métastatiques, faisant du cancer du testicule un des cancers les plus curables.

Suivi et complications

Surveillance post-traitement

Le suivi est essentiel pour détecter d'éventuelles rechutes et surveiller les effets secondaires des traitements. Il comprend :

  • Examens cliniques réguliers
  • Dosage des marqueurs tumoraux
  • Imagerie (scanner, radiographie pulmonaire)
  • Surveillance cardiologique en cas de chimiothérapie

Effets secondaires et séquelles

  • Infertilité : possible après chimiothérapie ou radiothérapie (cryoconservation du sperme recommandée avant traitement)
  • Troubles hormonaux : possible insuffisance androgénique
  • Risque cardiovasculaire accru après chimiothérapie
  • Risque de second cancer (faible mais réel)

Prévention et recommandations

Auto-examen des testicules

Auto-examen testiculaire

Recommandé mensuellement, surtout pour les hommes à risque :

  • Réaliser sous la douche (peau relâchée)
  • Palper chaque testicule entre le pouce et les doigts
  • Rechercher toute masse, induration ou augmentation de volume
  • Comparer les deux testicules (ils ne sont pas strictement symétriques)

Conseils pratiques

  • Consulter sans délai en cas de symptôme suspect
  • Discuter de la cryoconservation du sperme avant tout traitement
  • Arrêt du tabac (aggrave les effets secondaires des traitements)
  • Activité physique régulière pour limiter les séquelles
  • Suivi psychologique si nécessaire

Sources et références :

  • Institut National du Cancer (INCa) - Guide patient cancer du testicule
  • European Association of Urology (EAU) Guidelines on Testicular Cancer (2022)
  • American Cancer Society - Testicular Cancer Overview
  • Société Française d'Urologie - Recommandations en oncologie urologique
  • National Cancer Institute - Testicular Cancer Treatment

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